Séances spéciales
Carte blanche à la cinémathèque du documentaire
Créée à l’initiative de la SCAM, par le CNC et un ensemble d’acteurs majeurs de ce genre cinématographique, et avec le soutien du Ministère de la Culture, la Cinémathèque du documentaire a pour mission de favoriser la circulation des œuvres dans une diversité de lieux. Traces de Vies est membre de son réseau et partenaire de l’Année du Documentaire.
DIMANCHE 26 NOV – 18 H – JEAN COCTEAU
Est-ce une île ? Est-ce un bateau?
Cette tache sombre sur la mer semble avancer, un arbre immense perché sur son dos.
Une côte de Géorgie au climat propice aux arbres, il y a même des mandariniers. Un projet pharaonique, celui d’un personnage riche, puissant et anonyme : s’approprier les arbres centenaires.
Le film révèle, dans un subtil crescendo des images, le travail de titan que suppose cet enlèvement, les réactions des femmes et des hommes de ce petit village, tourneboulés. Tout le monde s’en trouve déraciné…
Les plans calmes et larges, à la taille de ces géants, équivalant parfois à la hauteur de quinze étages, nous donnent, sans discours, la mesure de ce saccage
2021 – Suisse, Allemagne, Géorgie, Pays-Bas – vostfr – 92’ – P
Mira film GmbH /Sakdoc Film/ Corso Film
Une avant-première à Billom
Dans le cadre d’un partenariat nouveau avec Billom Communauté plusieurs initiatives seront conduites cette année (des séances jeunes publics – et une séance en compétition). Traces de Vies accompagne également l’avant-première du film Le Sens des masses. Un projet de deux ans de travail et de tournage à Billom, réalisé avec douze résidents du Centre Escolore par Anne-Sophie Emard et Pierre Levchin.
LUNDI 27 NOV – 18 H 30 – LE MOULIN DE L’ÉTANG À BILLOM
Un tableau du XVIe siècle représentant un navire aux abords du monde. Un bâtiment labyrinthique tout aussi énigmatique. Deux femmes et dix hommes à la frontière de leur vie réelle et d’une fiction dans laquelle leur handicap est une force.
Parce qu’ils sont mal-voyants, ils pourraient développer le sens des masses, cette capacité à ressentir l’environnement qu’ils ne voient pas. Comment perçoivent-ils une toile blanche sur laquelle se rapproche la silhouette du bateau?…
Une série composée d’une fiction de trente minutes et de neuf courts documentaires, portraits des protagonistes.
2023 – France – 90’ – HC – Le Centre Escolore
Regard des Puydômois sur le monde
Les trésors documentaires des Archives audiovisuelles conservées par les Archives départementales du Puy-de-Dôme sont autant de témoignages de la vie au XXe siècle. Parfois habités par un sens aigu de la réalisation et du montage, ces regards cinématographiques sur les évènements du quotidien comportent une valeur documentaire indéniable : c’est le cas de la sélection à l’occasion du festival Traces de Vies 2023 et de cette troisième édition de la séance Regards de Puydômois sur le monde.
MARDI 28 NOV – 17 H – GEORGES CONCHON
En voyant ce film, on pense à Joris Ivens : juste après son poème visuel La pluie, en 1929, et bien avant Histoire de Vent. En 1989.
Paul-Louis Jausions, cinéaste amateur confirmé, se donne pour projet ambitieux de filmer un élément naturel : le vent. Il en résulte ce film expérimental aux images tourbillonnantes, qui tentent de saisir l’insaisissable.
1935 – Film 16mm, noir et blanc, muet – 11’ – HC
Clermontois de 1941 à 1954, où il a été un grand promoteur du cinéma d’amateur, Amaury Laurentin rend hommage à sa ville d’adoption par ce portrait très documenté. Avec, pour le spectateur contemporain, des images sublimes et uniques du Clermont d’après-guerre.
1951 – Film 16mm, noir et blanc, post-sonorisé – 21’ – HC
À la fin des années 1950, Christian Richard devient réalisateur pour l’ORTF grâce aux films amateurs qu’il a réalisés sur sa région natale. Parmi ces derniers, Dans l’herbe des trois vallées suit le quotidien des papetiers du moulin Richard-de-Bas. Avec des images filmées inédites de l’écrivain Henri Pourrat.
1955 – film 16mm, couleur re-sonorisé en 2023 par Éric Desgrugillers (AMTA) – 16’ – HC
Caméra Super-8 à la main et enregistreur magnétique à l’épaule, Vincent Carra filme, sans artifices et au plus près, la famille Brun dans son travail viticole, sur des pans qui dominent le centre de Romagnat. Un témoignage authentique rythmé par la voix chaude et l’accent auvergnat de Jean Brun.
1973 – film Super-8, couleur, post-sonorisé, une partie re-sonorisé en 2023 par Éric Desgrugillers (AMTA) – 36’ – HC
Avec la semaine du Cinéma Hispanique
MERCREDI 29 NOV – 21 H – BORIS VIAN
Mélany est une jeune « femme au foyer chez les autres », comme elle le dit elle-même. Dans l’intimité des maisons, ses gestes, tantôt de cuisinière, d’infirmière ou de femme de ménage, s’accomplissent devant l’œil attentif de la caméra qui prend soin de leur rendre toute leur beauté et leur minutie.
Mais ce n’est pas évident d’aimer un métier tant méprisé. Comment faire pour trouver la légitimité de demander un salaire décent, ou simplement de faire reconnaître ses compétences ?
2023 – France – 24’ – FA – Ardèche Images Association
Dans l’ombre se devine un long corridor au bout duquel, sur les oscillations d’une flûte, un gracieux chat surgit, bientôt suivi de sa maîtresse. Un agneau trotte à leur suite… Il était une fois, dans la Pampa argentine, une femme de ménage devenue châtelaine. Du manoir dans lequel elle travaillait, elle avait hérité.
Une promesse avait scellé ce legs : ne jamais en partir. Mais c’était compter sans l’extravagante famille des anciens propriétaires qui vient encore y festoyer, sans le toit percé et les papiers peints en lambeaux, et surtout sans son impétueuse fille qui menace de quitter ce drôle de royaume… Justina trahira-t-elle son serment ?
2023 – Argentine, France – vostfr – 78’ – P – Sister Productions
Avec le Fonds Régional d'Art Contemporain
Du 18 au 3 mars 2024 le FRAC Auvergne expose une toute jeune artiste : Christine Safa.
Sa palette riche et chaleureuse révèle la force de ses liens méditerranéens. Elle vit et travaille à Paris mais se rend très souvent dans son pays d’origine : le Liban.
Cette programmation rend hommage aux atmosphères et à la poésie de Beyrouth, selon le souhait de l’artiste
JEUDI 30 NOV- 17 H – GEORGES CONCHON
Beyrouth, capitale du Liban, lors du tournage, retrouvait lentement le chemin de la vie mais la guerre avait laissé de nombreux stigmates. Le regard s’attarde sur la beauté de la mer, sur des scènes de la vie quotidienne, à la plage, sur la corniche… Ces images, empreintes de poésie, dialoguent avec une voix off, celle d’hommes et de femmes à jamais meurtris par la perte d’êtres chers. À travers le récit de leurs rêves, la ville résiste aux tempêtes et persiste dans sa beauté et son identité
2023 – France, Liban – vostfr – 36’ – P – Macalube Films
« Ce matin-là, les habitants d’une ville découvrent que des plantes, des fleurs et des arbres inconnus ont soudainement fait irruption dans les rues.
Guidées par les illustrations d’une botaniste, deux femmes cherchent dans Beyrouth un jardin caché, invisible à l’œil. Le jardin est non localisable. La caméra fouille, scrute et nous propose peu à peu de voir les plantes comme des créatures ou des apparitions étranges. Elles sont capables de grimper, de ramper, de survivre partout. Un suspense étrange s’installe alors que les deux protagonistes cherchent une créature féline apparue là, entre les fleurs de Beyrouth. Les plantes se chargent-elles des inquiétudes de cette ville qui s’est drapée dans une nouvelle vision ? Les plantes rassurantes sont devenues conspiratrices et entament une lente mutation.
Et alors que les jardins sont des refuges pour les dissidents, les résistants, les recherchés ou celles et ceux qui tentent de fuir, à qui se fier dans la ville-bocage ? Qui envahit vraiment Beyrouth? » – Clémence Arrivé.
2023 – Liban – 27’ – vostfr – P – The Camelia Committee
Images de la diversité
Deux programmes différents :
Une séance du Comité opérationnel de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’homophobie (CORAH) soutenu par la DILCRAH.
JEUDI 30 NOV – 14 H 30 – BORIS VIAN
Le réalisateur est un Muanapoto, un fils d’immigrés congolais né et élevé en France. Avouer son homosexualité à sa mère le soulagerait. Mais il craint de la blesser.
Les conseils de ses sœurs ne vont pas l’encourager, ni les vidéos de télé-réalité très théâtrales qu’il visionne sur internet: un fils en pleurs aux pieds de sa mère qui hurle de douleur en prenant le ciel à témoin…
L’album de photos qu’il feuillette avec sa mère est l’occasion de lui tendre quelques perches : « Tu te souviens quand je ne parlais plus… qu’est-ce que tu pensais ? » Elle lui répond « J’avais dû ramener un mauvais esprit d’Afrique. ».
Cette maman chaleureuse, volubile, aimante, dit être dans la compréhension. Mais dans la limite de ce que permet la Bible…
2022 – France – 28′ – PP – Yukunkun Productions
Steve a vingt-cinq ans, chaque jour il prend le RER d’Aulnay-sous-Bois pour se rendre au prestigieux Cours Simon à Paris y apprendre le métier d’acteur. Ce voyage initiatique lui pose beaucoup de questions : comment avouer son désir de jouer à ses copains de la Cité des 3000?
Comment parler aux filles parisiennes du cours « sans leur faire peur » ? Et surtout, comment accepter que son professeur de théâtre ne veuille lui donner que des rôles de personnes noires ? Un dialogue s’engage avec la cinéaste qui l’aide à tenir la rampe.
2011 – France – fo vidéo – 64’ – HC – Mille et Une Films / TVM Est Parisien
Une séance avec la Commission Nationale Images de la Diversité.
VENDREDI 1er DÉC – 14 H – GEORGES CONCHON
Comment reconnaître le mot « je t’aime » dans la diversité des langues et des dialectes ?
Nadesh, Anamiga, Chérif, figurent parmi les milliers d’interprètes qui, chaque jour, recueillent l’histoire des immigrés à la première personne. Leurs voix tissent un lien invisible entre ici et ailleurs.
La plupart d’entre eux ont expérimenté eux-mêmes la condition migratoire, ils aident et accompagnent les migrants à constituer leur récit de vie, afin de respecter la procédure pour une demande d’asile.
Le choix du noir et blanc souligne les émotions des interprètes tout au long des entretiens. C’est un éclairage sur leur travail absolument méconnu. Sans eux, le dialogue serait impossible, il ne resterait que des mots inaudibles
2023 – France – 80’ – P – Zadig Productions