20 OCTOBRE • LE PÉRIMÈTRE DE KAMSÉ

Dès l’ouverture, la caméra balaie longuement trois rangées de femmes au visage grave, portant à l’épaule une pelle ou une pioche rudimentaire.

Au Burkina Faso, la désertification gagne, les récoltes s’amaigrissent et les hommes jeunes émigrent. L’assemblée du village de Kamsé, réunie sous l’arbre, le dit par la voix de l’ancien : il faut réagir. Alors, une longue file de vélos grinçants et de motos fatiguées s’élance jusqu’à Goèma. L’expérience de ces voisins est inspirante. Les habitants sont parvenus à recréer un « village vert où il fait bon vivre ». Présenté le soir même, à l’assemblée, le projet est accepté.

On prend les mesures du périmètre et les futurs propriétaires choisissent leur lot ensemble. Hommes et femmes – plus nombreuses – creusent des rigoles, transportent la terre, montent des digues. La poussière aveugle les travailleurs, les petits dorment dans une bassine. Ensuite, le terrain est enclos, les arbustes plantés. Les céréales vont croître.

Tandis que le village s’affaire, que le féticheur sacrifie des poulets, le petit transistor parle encore d’attentats.