LA RUBRIQUE DE MATHIEU
En ce 5 décembre, le réalisateur Alain Fleischer était de déplacement à Clermont-Ferrand toute la journée pour faire la Leçon de cinéma, rendez-vous annuel du festival.
Au programme de la matinée : visionnage et discussion autour de l’un de ses films, Les grands artistes et le veilleur de nuit avec comme interlocuteur Dominique Païni anciennement directeur de la Cinémathèque française. Le film, centré sur la vie qui se déroulait dans Le Fresnoy, veut avant tout parler de cinéma et de son évolution. De ce fait, il ne parait pas vieillir et les thématiques sur ce médium si particulier semble toujours d’actualité alors qu’il date de 1992 (la réalité virtuelle y est abordée par exemple alors qu’elle n’arrive que maintenant progressivement dans nos foyers et que rare sont les réalisateurs à s’y aventurer à part un certain Iñárritu). Pour le réalisateur, il s’agissait aussi d’un moyen de permettre au bâtiment de traverser les âges à travers la fiction.
Mais ce qu’il développa par la suite lors de l’entretien l’après-midi, c’est qu’il reste plus attiré par le documentaire que par le cinéma. Plus jeune, c’était beaucoup plus son centre d’attention même s’il trouve qu’avec du recul c’est surtout la photographie qu’il maitrisa le plus vite et qui lui permis d’attirer l’attention. Ainsi, Alain Fleischer se refuse à toute catégorisation et aime réaliser le jour et écrire la nuit. Sa caméra, qu’elle soit fixe dans l’étrange pièce du veilleur de nuit ou mouvante lorsque Klaus Kinski s’enfuit après avoir ouvert des cages d’animaux, elle parait toujours à l’affut de la meilleure façon de traduire son imaginaire sans trahir ses personnages.